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11.12.06

Aie j'ai mal


En regardant les maternelles, ce matin, je me suis remémoré ce qu'à l'époque je m'interdisais de penser, à savoir que mon enfant souffrait. Il existe de nombreuses techniques pour apaiser voir anihiler la douleur, telles que l'ingestion d'eau sucrée, les patchs anti-douleur et bien entendu les antalgiques. Cependant, il souffre bel et bien, même si son apathie apparente rassure bien des parents...
Pendant toute la période d'hospitalisation de l'enfant, des protocoles et des gestes médicaux sont prodigués. Ils ne sont pas anodins. Certes, ils sont indispensables à la survie de notre enfant, mais si celui-ci pouvait parler, il vous dirait d'arrêter de le torturer. Il faut savoir que la prématurité entraine des lacunes chez l'enfant mais malheuresement elles ne suppriment pas les sensations et notamment la douleur. Celle-ci est "opérationnelle" dès la 24 éme semaine de gestation car, les connections neuronales qui la véhicule sont en place à cet âge. Il n'est pas dans mon propos, question de culpabiliser les parents qui, face à une situation extrême, n'ont le choix que de s'en remettre au corps médical. Il est juste question d'informer sachant que tous les services de néonatalité n'ont pas de protocole commun de la gestion de la douleur et de politique de communication adéquate vis à vis des familles. Une chose est sure c'est que dans n'importe quel autre service où pourrait se trouver votre enfant, vous êtes considérés comme acteurs essentiels de sa survie et de son développement. Ne laissez personne empièter sur votre territoire. Le personnel soignant est là pour "soigner" et vous pour accompagner votre enfant. Les deux rôles sont complémentaires. L'un ne devant en aucun cas prendre le pas sur l'autre. Dans une couveuse, peu de bruits filtrent vers l'exterieur, mais beaucoup de choses se passent sans que nous en ayons conscience. Il appartient aux parents que vous êtes de regarder mais aussi et surtout de savoir VOIR ce qu'il se passe. Vous vous rendrez compte que cette réappropriation de votre rôle de parents se fait naturellement et vous ne le verrez plus dès lors comme un prématuré mais comme un bébé à part entière. Venir aux services de néonat', visiter son petit prématuré ou grand prématuré représente une part importante de votre temps et de votre énergie. Même si vous ne vous en rendez pas compte sur le moment, vous verrez quelques mois plus tard lorsque tout cela retombera, que vous aurez laissé dans cette expérience, une bonne part de vous même. Cela dit rassurez vous, vous serez des parents tout ce qu'il y a de plus normaux, lorsque votre enfant vous sera restitué. Une chose importante me vient à l'esprit : il faut poser toutes les questions qui vous tracassent, surtout si elles vous paraissent déplacées, car vous n'êtes pas médecins pour la plupart et que laisser une question sans réponse peut être une source de conflit au sein de votre couple. Votre enfant a besoin par dessus tout de la cohésion parentale. Ne laissez pas transparaitre, devant votre enfant , vos émotions, surtout vos craintes ou vos doutes. A l'image d'un disque dur, il imprime son subconscient, d'images de sons et d'impressions qui détermineront sa personnalité future. Nous nous permettons de vous rappeler à vous parents que nous sommes à l'écoute des questions que vous pourriez vous poser. N'hésitez pas à nous écrire à l'adresse suivante : olivedenice03@aol.com . Nous vous répondrons autant que possible dans les meilleurs délais. Faites le savoir autour de vous.