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7.7.06

marre....à bout

On nous avait prévenu, à notre arrivée, que nous serions là pour un bon moment sans toutefois, nous donner de limites( les médecins eux même n'en avaient aucune idée). Aujourd'hui, nous arrivons à un état mental et physique que nous ne soupçonnions pas. Bien que, nous nous le cachions, nous sommes en train de craquer...99 jours c'est très long et il s'en passe des choses. Maintenant, notre patience s'amenuise comme une peau de chagrin, car Alexandre progresse à grands pas. Malgré cela, c'est encore trop long. Nous ne sortons pas ou très peu. Le travail (pour Olivier) et le temps passé à l'hopital usent. La chienne, le chat et la maison sont mis entre parenthèse.La moindre contrarieté peut devenir insurmontable. Aprés l'effet de surprise, l'assommoir de la dure réalité,le désarroi, l'injustice, l'incompréhension de l'entourage, l'acceptation, la résignation et l'accompagnement. Nous sommes passés par tout les stades de pensées et avons dû surmonter toutes les difficultés une à une. Il n'est pas prétentieux de dire, que nous sommes fières de ce que nous avons accompli. Aujourd'hui, nous avons envie de dire, que nous avons assez morflé et que nous souhaitons que tout cela cesse.
Paradoxalement, plus les nouvelles sont bonnes, moins nous sommes patients.Je m'enerve pour de petits riens, j'ai un besoin vital de CALME et de TRANQUILLITE. Olivier et moi même sommes épuisés.Puis, nous réalisons, que la place d'Alexandre est parmi nous. Au surplus, notre petit bonhomme nous découvre : il nous touche, nous observe et gazouille . Petit à petit, nous nous réapproprions notre rôle de parents.A l'instant, à l'image de l'équipe de France de football, nous préparons notre finale à l'issue d'une qualification laborieuse! (rire) Effectivement, nous avons d'autres attentes...

Joyeux anniversaires!

Ca y est, Alexandre est né! Ou plutôt il aurait dû naître aujourd'hui... Cet enfant a une particularité hors du commun: celle d'avoir trois anniversaires! Je vous vois venir, vous qui me lisez vous dites "le soleil tape trop fort sur sa tête"! Et bien pas du tout. En effet, Corinne ayant un utérus cicatriciel, il était prévu de procéder à une césarienne le 15 juin 2006 soit, trois semaines avant le terme... Le 7 juillet 2006: aujourd'hui!
Cependant, notre moussaillon était préssé de parcourir les sept mers du globe et s'est présenté sur le pont le 31 mars 2006! Comptez, cela fait bien trois anniversaires et s'il vous plaît pour une seule personne!!!
Pour les lecteurs les plus assidus, vous remarquerez que ce petit texte fait écho à un précédent écrit il y a déja deux mois je pense, dans lequel je faisais allusion au temps...
A l'occasion de son troisième et premier anniversaire, sa mère et moi avons décidé de prendre l'après-midi afin de faire "chauffer" la Carte Bleue: nous allons lui acheter une commode pour ranger sa garde-robe déja impréssionnante! Mais, chut! C'est un secret : c'est son cadeau d'Anniv'!
Bon anniversaire moussaillon et merci de nous apporter tant de bonheur.

6.7.06

C'est ma tournée!

Si il ya une chose dont nous n'avons jamais parlé c'est: la joie du ventre! En effet depuis prés de trois semaines (ou un peu plus je ne sais plus), Alexandre boit au biberon. Certes, cela n'a pas été facile, monsieur a dû commencer par de trés petites prises (moins de 10ml), couplées avec le gavage. Il y eût même quelques essais au sein ( Moussaillon se prennant pour Charcot dans l'Himalaya). L'apprentissage de la déglutition etant fort délicat car il faut au surplus apprendre à respirer au diapason. Résultat: moultes bradycardies et désaturation!
D'autant qu'Alexandre s'est montré rapidement glouton. Ce qui a contribué à son passage de la "réa" au soins intensifs, a été son adaptation à ce nouveau mode d'alimentation.
La quantité proposée n'a céssé d'augmenter, aujourd'hui Maman et Papa lui donnent en moyenne 45ml de lait! Je ne saurai dire si il a la notion du goût, bien qu'il ne prenne aucun plaisir aux "saveurs" de son Gaviscon (traitement anti-reflux).
Pour moi, le biberon est devenu avant tout un moment de complicité indispensable entre notre fils et moi. Ce qui me fait plaisir c'est d'imaginer que, comme moi il sera peut-être le premier à table et le dernier à en sortir!!!
Malheureusement, il est fréquent que l'apport nutritionnel du lait maternel ne comble pas un appétit féroce de "préma", c'est pourquoi il est "épaissit". Cette opération ayant également pour finalité de minimiser les régurgitations de l'enfant.
Quoiqu'il en soit, je ne me lasse pas de le regarder se repaître et comme chantait Daniel Balavoine "Dieu que c'est beau"!

heuuu....Pouvez vous m'indiquer la sortie?

5.7.06

histoire de l'âme

Lorsque Alexandre est né, je me suis dit qu'une fois de plus, la vie nous avait sorti sa botte secrète. Un peu comme la botte de Nevers. Je me suis sentie complètement déstabilisée, car dans notre entourage familiale, les seuls à avoir cru à la combativité d'Alexandre étaient mes parents et ma belle mère. Il a fallu que je puise au plus profond de moi pour pouvoir surmonter ma souffrance et essayer de retrouver mes esprits, afin d'encourager mon fils dans son long et perilleux combat. Cette épée de Damoclès que nous avions au dessus de la tête son père et moi, nous a longtemps menacé.
Une histoire extraordinaire est arrivée à des gens ordinaires, dont petit à petit, une fois le combat quasi remporté, ce sont vus encouragés par des gens qui ne croyaient pas à la victoire.Par le plus grand des hasards, ceux qui n'ont pas cru en lui, sont malheureusement aujourd'hui, les premiers à se manifester.... Néanmoins, nous ne le dirons jamais assez, nous nous sommes sentis bien seuls dans ce combat, mais n'est-ce pas là en définitive, le dur apprentissage du métier de parents? Nos sentiments, nos émotions ont évolué au fil des semaines. Nos meilleurs alliés, depuis le début de ce duel, qui oppose Alexandre face à la mort, sont le temps, la patience, le corps médical, la confiance, l'espoir et l'ardent désir de vivre de notre petit bonhomme.
Vivre c'est changer du temps en expérience....( Caleb Gattegno)

4.7.06

l'heure du bilan approche

Au bout de trois mois de réanimation et de huit jours de soins intensifs, il est temps de faire le point du côté parental. Ceux et celles qui ont eu la chance de vivre une grossesse de neuf mois, ne peuvent pas imaginer ce qu'il peut se passer dans la tête de parents dont le rêve se termine brutalement. Olivier a cru que le ciel lui tombé sur la tête, sale et hirsute, il s'est rendu à l'hopital et s'est retrouvé devant une couveuse dans laquelle se trouvait notre fils. Sans vouloir choquer qui que ce soit, il a pensé que cela équivalait à mettre une côte de porc dans un four à pizza! Tout ce qu'il avait prévu de lui dire, c'est évanoui. Tout ce qu'il a été capable de dire à Alexandre :"te voilà enfin!"Lorsque l'ambulance est partie, il est resté seul avec ses doutes et ses angoisses : notre enfant allait-il survivre? Ne serait-il pas un animal de laboratoire?Ne fallait-il pas plutot me privilégier? Imaginez votre femme au Sud et votre enfant au Nord et une journée n'excédant pas douze heures. Que faire? Durant une semaine de vacances qui n'en furent pas, Olivier était partagé entre Alexandre et moi, en totale incursion en un monde totalement inconnu...Voir son bébé couvert de divers fils et sondes dans une couveuse surchauffée, tout cela dans une ambiance sonore insupportable. Vous en conviendrez, il y a de quoi perdre la raison et moi dans tout ça? Moi qui comptais sur Olivier pour assurer le lien entre Alexandre et moi. Imaginez un instant quel put être mon sentiment lorsque l'on me présenta trois jours aprés mon accouchement mon petit bonhomme, ajoutez à cela l'isolement d'un couple qui vit hors de sa région d'origine sans famille, ne pouvant compter que sur un noyau d'amis. Comme on dit vulgairement " nous étions à la rue ". Pendant un moment, je me suis sentie dépossédée de mon enfant au profit d'inconnu(e)s. Pensez aussi au complexe que j'ai du surmonter, celui de me sentir responsable de cet accouchement prematuré. Notre vie jusqu'à trés recemment, ne s'est articulée qu'autour des visites à l'hopital ( pas de loisirs) le vide total. Nous avons dû surmonter nos frayeurs, domestiquer les machines et nous adapter au corps médical. Au fil des semaines, la chambre d'Alexandre est devenue notre seconde maison et le personnel , une sorte de "famille d'accueil". Sachant bien sûr, que dans une famille , il y a toujours des hauts et des bas, mais qu'à la fin on finit toujours par se réconcilier! ( rires) Plus Alexandre progresse et plus nous nous sentons chez nous. Olivier pense en exagérant un petit peu, que nous avons subi " une sorte de syndrôme de Stockholm" ( éclat de rire). Les amateurs de psychologie apprécieront. Aujourd'hui, l'instant tant attendu est arrivé. Alexandre est aux soins intensifs et son état se stabilise de jours en jours. Notre " famille d'acceuil" nous manque. Nos re-pères ne sont plus. Paradoxalement, ce n'est plus à notre fils de s'adapter aux services ...mais à nous! Fatalement nous en venons à établir des comparaisons entre la réanimation et les soins intensifs. Et comme un fait exprés, la réanimation sort toujours vainqueur de la comparaison ( vous aurez bien compris que cela n'a rien d'objectif). Olivier se pose parfois la question de l'aprés hopital et se demande si, livrait à lui même, il sera à la hauteur du rêve de toute sa vie. L'histoire continue.....