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20.5.06

un jour avec...

Aujourd'hui, nous avons eu une bonne nouvelle Alexandre a pris 40 grammes. Il fait 1kilo 200. En 50 jours, il a pris 384 grammes avec des pertes et des prises de poids. Il est toujours sous infant flow ( masque à oxygène) à 21 °/. Il fait toujours des bradycardies, il fait ce qu'il peut et nous avons toujours espoir qu'il s'en sorte. Nous prenons "notre mâle" en patience. L'espoir et la confiance sont porteurs. Je ne me laisse plus envahir l'esprit comme j'ai pu le faire les jours précédents. Plus de culpabilité, plus d'angoisse, ce sont des sentiments légitimes mais inutiles pour lui, comme pour moi. Je souhaite que mon enfant ressente notre confiance en lui et notre foi en l'avenir. Nous prenons conscience du rôle considérable que nous jouons par notre seule présence. En effet, la médecine ne peut pas seule résoudre ses difficultés. C'est en sentant et en ressentant la présence chaleureuse et rassurante de ses parents qu'il trouve la force de supporter ce que nous ne serions pas capable d'encaisser. Sachez vous qui nous lisez, et qui êtes peut être nouveau au club de la prématurité que ces petits bouts sont extrémement résistants à la douleur physique. Chaque jour, depuis à peu prés une dizaine de jours nous constatons de la par de notre fils, un intêret croissant pour son environnement. Dorénavant, il ouvre ses yeux en nous entendant et nous tend son pied ou sa main ( lorsqu'il a un catheter à celui-ci ou celle-là), pour nous signifier sa douleur. Il existe aussi, pour ceux qui savent voir, une foultitude de signaux et codes qu'il échange avec nous dans une sorte de " communication".
Ce soir, la crainte de papa est plus affective, que réaliste. L'attachement faisant, il craint qu'une banale petite infection ou tout autre problème vienne contrarier le processus bien entamé qui devra aboutir au retour à la maison. Il faut savoir en matière de prématurité que rien n'est jamais acquis, ni dans un sens ni dans l'autre. Nous avons l'illusion de matriser les évenements ou notre vie, mais juste l'illusion. La précarité tant décriée dans l'actualité récente fait partie intégrante de la vie, lorsque vous vivez une telle aventure, vous ne pouvez qu'apprécier la vie au jour le jour pour ce qu'elle vous apporte et partager la conviction d'André Malraux pour qui " la vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie"...

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