
Après la relative légèreté de ces derniers jours, compréhensive eu égard à ce que nous avons vécu, j'aimerais revenir sur la chronologie de l'hospitalisation. Ce qu'il faut savoir c'est que celle-ci se fait toujours dans l'urgence.
La Maman n'a le plus souvent aucune prise sur les évènements. Dès que l'enfant vient au monde, une ambulance du SAMU vient chercher votre puce. Dans le meilleur des cas, vous ne disposez tout au plus de 5 minutes de contact. Cela explique la qualité médiocre de la photo que je joins à ce témoignage (le seul mérite étant la spontanéité).
Le soir même, vous voyez (aprés avoir enfilé une blouse et vous être copieusement lavé les mains) ce qui ressemble de trés loin à l'idée que l'on se fait d'un bébé.Il s'agit d'un être décharné, cramoisi dont la peau a la texture du cuir de mauvaise qualité (trés tendu).
Le soir venu, un médecin, dans le réduit qui sert de chambre à votre petit bout, vient vous expliquer ce que vous savez déja: votre enfant est dans une phase d'extrême précarité et ses chances de survies sont inquantifiables.
Super!
L'incubateur (non pas couveuse, car ce modèle tente d'imiter l'ambiance du ventre maternel et non de maintenir simplement la température corporelle du bébé) dégage une telle condensation que l'on ne voit rien au travers du pléxiglass! Néanmoins, le personnel vous permet fort aimablement de voir votre enfant en essuyant l'intérieur de la machine infernale!
Lorsque le brouillard se dissipe, l'on ne voit qu'un petit être chétif relié à un grand nombre de fils et intubé pour l'oxygénation.
A l'extérieur dans le bloc, le moniteur vous rappelle les constantes vitales de l'enfant. Un terrible fracas accompagne toute bradycardie ou désaturation (vous flippez grave comme disent les jeune's).
Le retour à la maison n'est pas plus joyeux (on n'ose pas se regarder et la sonnerie du téléphone vous glace d'effroi!).
Il faut savoir que l'hospitalisation vous prive de toute vie sociale.
Jour après jour le rituel est rodé: arrivée vers 17h à l'hôpital, on enfile la blouse, on met ses effets dans un sac poubelle fourni et on va le voir. On lit le livret médical laissé sur le plan de travail et on essaie de prendre contact avec l'enfant...
Première étape: la désintubation, on lui met l"infant flow" (masque à oxygène qui se fixe sur son bonnet).
Deuxième étape: on vous le met à bras! Quelle joie! Pour la première fois un vrai contact s'établi...
Des impatiences naissent car la phase aïgue est passée mais, la moindre anomalie nous remet dans la réalité... Et voilà que reviennent les questions et les angoisses!
Les jours passent, il grandit et grossit et on nous le met de plus en plus longtemps au bras...
Au bout de quasiment trois mois de "réa" on trouve notre petit bout (bien joufflu) en berceau chauffant et on nous apprend qu'il est partant pour les soins intensifs.
Cela signifie qu'il va mieux mais, rien n'est gagné on nous dit qu'à tout moment il peut revenir en réanimation.
Avant dernière étape: il quitte la "réa"!
Quelques jours après, il est mis en berceau classique de maternité vêtu chaudement pour pallier à ses baisses de température corporelle!
L'ambiance bien que plus "cool" n'en est pas pour autant relâchée...
Dernière étape: SORTIE!!!!
Entre son admission à l'hôpital et sa sortie se seront écoulés quand même 120 jours, quasiment quatre mois, c'est peu mais c'est interminable. D'autant que cette période a été ponctuée d'alertes plus ou moins "chaudes" et de passages à vide fréquents de notre part.
Vous qui connaissez des parents nouveaux-venus en "réa" ou qui le serez vous-mêmes, n'hésitez pas à venir enrichir notre blog ou écrivez-nous à l'adresse suivante: olivedenice03@neuf.fr
Le seul bon côté de la situation a été les rencontres enrichissantes que notre fils nous a permis de faire.
Nous vous attendons, venez vous joindre à nous!
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