Avant de quitter les soins intensifs, nous avons été reçu par un petit comité composé du Chef de Service, d'une interne et de l'infirmière qui prennait soin d'Alexandre ce jour là.
nous étions désireux de faire un "point médical" dans l'optique de sa sortie que nous savions imminente.
il nous a été expliqué qu'Alex, en tant que bébé prématuré répondait depuis son entrée, en réanimation, à un certain nombre de critères. Ces derniers éclairaient le corps médical sur ses progrés ou une éventuelle régréssion. Par exemple, les bradycardies: tous les "prémas" en font, elles sont la manifestation de l'immaturité du système nerveux de l'enfant. Cela dit, leur fréquence et leur gravité varient d'un enfant à un autre.
Autre exemple, l'infection: tout enfant né avant terme est susceptible de développer une infection, ce, malgré les précautions prises par le personnel hospitalier. Ce qu'il faut savoir c'est, qu'une infection risque d'entraîner ce que les militaires désignent par le vocable "dégât collatéral" c'est à dire des complications. La présence ou l'absence de ces dernières nourrissent le diagnostic médical.
La respiration est aussi un critère déterminant, en effet grâce au "Surfactant" (entre autres) et les injections de corticoïdes avant l'accouchement, l'on parvient à accélérer la formation des poumons de l'enfant né ou à naître.
Cela dit, ce n'est qu'aux alentours de la trente cinquième semaine que les poumons peuvent être considérés comme achevés ou en voie d'achèvement.
Toutefois, il serait illusoire de penser que chaque bébé respirera de façon autonome dès ce terme. Encore une fois, tout est affaire de mesure!
Il me plaît à rappeller que "le Grand Chef" du service de réanimation pédiatrique, en homme intelligent qu'il est, nous disait encore il y a presque un mois et demi alors qu'Alex n'etait pas encore en soins intensifs, que la médecine ce n'etait pas un ensemble de certitudes gravées dans le marbre, avec humilité, il admettait apprendre tous les jours sur le comportement des "prémas"!
L'alimentation est également un critère d'appréciation de la progréssion de votre enfant. Au tout début, encore intubé, il ingère un liquide nutritif permettant outre sa nourriture, son hydratation. Puis, l'enfant est "gavé" à la seringue, ou encore à la "tulipe" (seringue tenue à bout de bras, par l'infirmier/ière reliée à la sonde gastrique de laquelle, s'écoule verticalement la quantité de lait maternel nécéssaire).
Là encore, rien n'est immuable ou comparable suivant les enfants.
Pour revenir à l'entretien dont je faisais allusion au début de mon propos, le médecin nous a dit que la nature est ainsi faite, que le prématuré n'a de cesse que de rattrapper voire dépasser la courbe de progréssion d'un enfant né à terme.
En quelques mois seulement, le retard physiologique et de croissance se comble au point, que la courbe du "préma" rejoint la courbe de l'enfant né au terme des quarante semaines ou au terme réel d'où on autorise la sortie du bébé né avant terme.
Là, est toute la subtilité de la différence entre "âge réel" et "âge corrigé".
en résumé, la courbe de progréssion d'un "préma" contrairement aux courbes que l'on rencontre dans la vie peut être droite ou sinueuse donc, ne vous fiez jamais à ce que vous voyez ou savez de l'enfant qui se trouve dans la chambre d'à côté car son cas n'éclairera sans doute pas les questions que vous vous posez sur votre enfant même si, en apparence leur parcours ont l'air semblables.
Regardez beaucoup votre "pitchoune", n'hésitez pas à demander aux soignants qu'ils répondent à vos questions.
N'oubliez pas, aucune question n'est bête, mais toutes sont nécéssaires à votre compréhension!
4.8.06
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